pendulum shift
Musée de Bagnes, Suisse
curateur Jean-Paul Felley
Invitée en 2024 à exposer sur le barrage de Mauvoisin, je choisis de photographier ce dernier avec un appareil nommé Tessina, apparu sur le marché à la fin des années 50, au moment de l'achèvement du chantier de Mauvoisin. Ce sont deux ingénieries contemporaines l’une de l’autre, et mon projet s’inscrit là, dans ce vis-à-vis historique. Dans une histoire très emblématique de l’époque moderne, celle de la construction de barrages dans les Alpes suisses, celle d’une industrie horlogère qui, suite au krach boursier de 29, a dû se réinventer, investissant le domaine de la photographie. Je regarde le lien entre ces deux ingénieries liées au temps - le temps horloger, le temps photographique. À cela s’ajoute une question d’échelle, l’immensité du barrage, la petitesse de l’appareil. Aussi, le barrage et le Tessina ont en commun d’être des générateurs de récits – récits réels ou fictionnels – on aurait retrouvé un Tessina dans la poche de l’un des faux plombiers de l’affaire du Watergate, et on le voit en usage dans l’Étau, film d’espionnage d’Alfred Hitchcock sorti en 1969. Ces récits sont des anecdotes, mais leurs retentissements sont considérables en termes de catastrophes ou crises géo-politiques.
Le projet - soumis aux aléas techniques, météorologiques et autres - se construit de façon empirique. Je ne pouvais prévoir un soleil si éclatant lors des premières prises de vues à 2600m d’altitude, ni, le jour suivant, la vision du pendule au cœur même du barrage, objet fin, ténu, surveillant la moindre dilatation du béton, garant de l’équilibre de l’édifice. Or c’est à partir de ces éléments que je compose aujourd’hui un corpus photographique : l’immensité noyée dans la lumière, le détail du minuscule objet dans l’obscurité du barrage. Je zoome et dézoome sur l’objet photographié – le barrage de Mauvoisin - comme on zoomerait et dézoomerait sur l’Histoire et ses anecdotes.
Musée de Bagnes, Suisse
curateur Jean-Paul Felley
Invitée en 2024 à exposer sur le barrage de Mauvoisin, je choisis de photographier ce dernier avec un appareil nommé Tessina, apparu sur le marché à la fin des années 50, au moment de l'achèvement du chantier de Mauvoisin. Ce sont deux ingénieries contemporaines l’une de l’autre, et mon projet s’inscrit là, dans ce vis-à-vis historique. Dans une histoire très emblématique de l’époque moderne, celle de la construction de barrages dans les Alpes suisses, celle d’une industrie horlogère qui, suite au krach boursier de 29, a dû se réinventer, investissant le domaine de la photographie. Je regarde le lien entre ces deux ingénieries liées au temps - le temps horloger, le temps photographique. À cela s’ajoute une question d’échelle, l’immensité du barrage, la petitesse de l’appareil. Aussi, le barrage et le Tessina ont en commun d’être des générateurs de récits – récits réels ou fictionnels – on aurait retrouvé un Tessina dans la poche de l’un des faux plombiers de l’affaire du Watergate, et on le voit en usage dans l’Étau, film d’espionnage d’Alfred Hitchcock sorti en 1969. Ces récits sont des anecdotes, mais leurs retentissements sont considérables en termes de catastrophes ou crises géo-politiques.
Le projet - soumis aux aléas techniques, météorologiques et autres - se construit de façon empirique. Je ne pouvais prévoir un soleil si éclatant lors des premières prises de vues à 2600m d’altitude, ni, le jour suivant, la vision du pendule au cœur même du barrage, objet fin, ténu, surveillant la moindre dilatation du béton, garant de l’équilibre de l’édifice. Or c’est à partir de ces éléments que je compose aujourd’hui un corpus photographique : l’immensité noyée dans la lumière, le détail du minuscule objet dans l’obscurité du barrage. Je zoome et dézoome sur l’objet photographié – le barrage de Mauvoisin - comme on zoomerait et dézoomerait sur l’Histoire et ses anecdotes.